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Ana
Bénito (alias Queytan) s’accompagne d’un toun-toun et chante
d’une voix envoûtante, à la manière d’un Manu Théron. |
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En
mars dernier, la veillée provençale organisée par Parlaren
accueillait son habituel quota de musiciens, chanteurs et conteurs,
venus des larges environs (voir
page). Hormis quelques pros ou semi-pros, la plupart sont des
amateurs. Rire et émotion font toute la faconde méridionale.
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Une
perle rare a surgi au milieu de ce bastion traditionaliste qui ne
chante et galèje qu’en provençal, au risque d’ajouter à
l'épuisement de la tradition menacée. Bollénoise convaincue, Ana
Queytan explique :
« Je chante en français pour être comprise de tous, mais j’entends
faire connaître la culture et les racines de la Provence. »
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En
vraie professionnelle, elle y parvient avec un spectacle baptisé « Ménestrélez-vous ».
C’est l’histoire d’une paysanne qui file toute la nuit, comme l’y
oblige sa mère. Sans doute rêve-t-elle alors du chevalier qu’elle
dit avoir rencontré. Elle rechigne aussi à préparer la soupe, se
morfond dans sa solitude et s’imagine, un soir, découverte morte au
fond de la cave par son époux.
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« J’y
mêle des musiques traditionnelles et moyenâgeuses, et j’utilise
divers instruments, parfois inhabituels », argue
l'artiste. Voici donc un toun-toun ou tambourin à cordes, ou
une sorte de luth d’origine espagnole, qu’elle frappe et caresse
en tapant du pied. Elle chante d’une voix âpre, captivante, sans
vaines fioritures ni trémolos, à la manière d’un Manu Théron.
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