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L’école de musique ne manque jamais le bateau. C’est même
plutôt elle qui, en amont, entraîne dans son sillage des événements ponctuels
dans la cité. Elle n’a entamé la nouvelle saison que depuis deux semaines et,
déjà, elle rehaussait les récentes journées du patrimoine avec deux concerts.
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Le premier (avec la participation de l’école de musique de
Villeneuve-lès-Avignon) occupait le couvent du Saint-Sacrement. Cinq chambristes
y ont ciselé des pièces de Haydn, Mozart, Beethoven, J. S. Bach et Scarlatti
pour de nombreux mélomanes comblés.
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La seconde intervention a considérablement élargi l’audience
avec une œuvre populaire, calée sur le 150ème anniversaire de la
création de « Mirèio » (Mireille) de Frédéric Mistral, et donc l’évocation de
l’opéra du même nom de Charles Gounod (1864).
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La grande salle des Pas Perdus de l’hôtel de ville contenait
difficilement les exécutants et le tout-Bollène, fidélisé depuis bientôt dix ans
par les auditions commentées par Annie Almuneau, qui, au travers de « Mirèio »,
a rappelé l’ascension fulgurante de Mistral, parrainé par Lamartine. Elle était
ici entourée de partenaires en parfaite adéquation.
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Les professeurs, élèves et choristes de l’école de musique ont
assuré la partie musicale avec notamment une ouverture (arrangée par Patrice
Conte) et des airs librement adaptés où une cornemuse se substituait au hautbois
avec l’ajout de galoubets-tambourins. Jean-Marc Courbet, majoral du Félibrige et
membre de Parlaren (récitant), a lu des poèmes en provençal. Li Cardelina, groupe
traditionaliste du Haut Comtat, présentait le couple phare Vincent et Mireille
impeccablement costumés. I Anen, remarquable trio vocal féminin (Piolenc), a
chanté a cappella selon de propres transcriptions rappelant le chant grégorien.
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Tout devait cadrer dans une bonne heure. Un pari superbement
gagné et dûment ovationné.
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