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On
aurait pu craindre un dépoussiérage convenu, un de plus, tentant de rafraîchir
une figure trop ou mal connue, telle que celle d’Alphonse Daudet. C’était
sans compter avec le naturel confondant de Jérôme Bru qui endosse avec brio la
personnalité complexe de l’auteur des lettres de mon moulin.
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Tout
en finesse, soutenu par son complice accordéoniste Patrick Licasale, le comédien-chanteur
déclenche, non point un rire gras ponctuant des galéjades, mais un sourire
distingué qui vient du cœur. Il jongle à partir d’un montage de textes,
infiltré par des musiques suggestives (Aznavour, Bizet, Offenbach, Prokofiev)
qui sont un aller-retour permanent entre la Provence et Paris, la chèvre de
Monsieur Seguin et les mondanités parisiennes.
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« Une visite chez Frédéric
Mistral, félibre confirmé, tourne la tête au jeune Daudet, assoiffé de
reconnaissance littéraire, éternel exilé entre ses racines et Paris »,
nous confiera en coulisses l’artiste, caméléon superbe, souple comme un
cabri dans la garrigue, ou provincial gauche à souhait dans l’antichambre de
la capitale.
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« Je ne suis même pas Provençal, mais Auvergnat, n’ai
aucun accent particulier, mais reste disponible et ouvert à tout »,
conclura ce funambule qui, effectivement, ravive l’aura de Daudet bien au-delà
des manuels scolaires !
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