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Humeur

Tu ne le vois pas ! N° 2
Volet 1 (Montserrat Caballé) 

Vendredi 12 février 2010

Cette sorte de Clochermerle à l'envers, qui consiste à ne pas voir la brindille qui cache la prairie (voir 1er volet),
connaît quelques échos encourageants. Des fans de Mondragon-plus.com (qui se reconnaîtront ici) m'engagent
à poursuivre. Sus, donc, aux humeurs chagrines et aux pisse-froid qui s'abreuvent de grains de sable
alors que la mécanique bénévole ronronne à grand renfort d'huile de coude !

  • Tiens, donc, qui c'est celui-là ? Il ne semble pas être tombé de la dernière pluie. C'est l'auteur des fameuses Nourritures terrestres, qui houspille Nathanaël : "Tu ne t'étonnes pas assez de vivre !" Il lui dira aussi : "Que l'importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée." Puis encore : "Que ta vision soit à chaque instant nouvelle. Le sage est celui qui s’étonne de tout." Etc...

  • Nathanaël, ce jeune disciple imaginaire, nous l'avons tous plus ou moins incarné, du moins ceux (dont je fus) qui se sont frottés au lyrisme d'André Gide. Mais quel rapport avec le "Tu ne le vois pas" sélectif de Montserrat Caballe (voir page) ?

  • Ça va encore être tiré par les cheveux. Tant pis ! J'écris comme ça me vient. S'étonner de vivre ? C'est bien. A condition de ne pas encombrer l'étonnement de disgrâces inutiles. Devant lesquelles Gide et Caballe font, somme tous, chorus pour nous dire : "Tu ne les vois pas !"

  • Voilà ! Après ce préambule chez les grands, on va pouvoir descendre dans l'arène mondragonnaise.

 

 

Extrait des Nourritures Terrestres d'André Gide

A dix-huit ans, quand j'eus fini mes premières études, l'esprit las de travail, 1e coeur inoccupé, languissant de l'être, le corps exaspéré par la contrainte, je partis sur les routes, sans but, usant ma fièvre vagabonde. Je connus tout ce que vous savez : le printemps, l'odeur de la terre, la floraison des herbes dans les champs, les brumes du matin sur la rivière, et la vapeur du soir sur les prairies. Je traversai des villes, et ne voulus m'arrêter nulle part. Heureux, pensais-je, qui ne s'attache à rien sur la terre et promène une éternelle ferveur à travers les constantes mobilités. Je haïssais les foyers, les familles, tous lieux où l'homme pense trouver un repos; et les affections continues, et les fidélités amoureuses, et les attachements aux idées - tout ce qui compromet la justice; je disais que chaque nouveauté doit nous trouver toujours tout entiers disponibles.

André Gide (1869-1951)

   
    Quelques exemples au niveau du village

L'entrée Nord du village est momentanément à voie unique (voir page). C'est pas si terrible que ça ! Ce sera tellement mieux après (mieux vaut y croire) ! 

  
  • Depuis le début du mois de février, emprunter l'entrée Nord du village par le CD 26 aux heures de pointe... c'est pas vraiment la joie...

    • Tu ne le vois pas !
      Rien ne t'empêche, en revanche, de te réjouir à l'idée d'une future belle entrée avec la route éloignée des risques d'éboulement de la falaise (voir en juin 2003). Si tu vas à Bollène, tu peux aussi passer par la Martinère (par la voie qui longe l'autoroute). Bref, t'arrêtes de
      râler !

  • La démolition des bâtiments vétustes te pose problème ? Non, pas vraiment. Mais t'es un fan du Drac. Tu te dis qu'on y logeait le Dragon (aujourd'hui rangé dans un hangar neuf municipal au Palemard), tandis que les chars et décors seraient relégués dans l'ancienne cave viticole, de l'autre côté de la N7, et donc inaccessibles... Stop !

    • Tu ne le vois pas !
      T'arrêtes de polémiquer. On
      peut toujours espérer une solution. Courtoisement rebrancher la municipalité sur la question, et, bien sûr, venir au second tour de table consacré à la 39ème Fête du Drac, proposé mercredi 24 février à 18h30 par le Comité des fêtes (voir page).

 

Le hangar du Drac a vécu... Ses pensionnaires ont déménagé.

  
    Et Nathanaël, dans tout ça ? Drac ou pas, en voici peut-être deux...

C'est Donatien, ex-membre du groupe Darlingtonia (voir page) mais aussi féru de Claude Debussy (voir page). Superbe coq-à-l'âne musical ! Via l'école de musique, bien sûr. Quant au Drac, peu de place (voir page). Trop absorbé par ses études de chimie qui lui "prennent la tête". N'a-t-il pas quand même l'étoffe d'un Nathanaël ?

  • Imaginons un regard neuf sur le Drac. Quel garçon au village, ne fût-ce qu'un instant, peut personnifier Nathanaël et donc l'étonnement prôné par Gide, focalisé (on peut toujours rêver) sur la Légende d'un Dragon ? Bof ! Trop de jeunes gens haussent ici les épaules...

    • Tu ne le vois pas !
      Ratissons plutôt la tranche des 18-25 ans. Je te l'accorde : c'est coton !
      Dur, dur de les brancher, à cet âge !

  •  L'Accueil loisirs municipal + Gérard Fayolle (crème du bénévolat) font merveille auprès des 8-16 ans (voir page). Vient ensuite le magma (associatif et autre) des 35-60 ans (voir page). Entre les deux, c'est la Bérézina. Où dégager  un Nathanaël ?

  • Il m'en vient deux à l'esprit. Ce ne sont pas des enclumes. Ils sont esthétiquement parfaits. De là à en faire deux chantres du Drac... Les chimères moyenâgeuses... C'est plutôt pour les vieux...

    • Tu ne le vois pas !

C'est Antony. Je l'ai remarqué l'an dernier lors de l'opération "Rivières propres" due à la Gaule-du-Rhône (voir page). Puis tout récemment au Cercle haltérophile où, à moins de 18 ans, il brigue déjà le championnat de France (voir page). Et le Drac ? Nous n'en avons jamais parlé. Peu importe ! N'est-il pas une possible incarnation de Nathanaël ?

Bon. Je m'arrête là pour ce second volet. En me demandant de quoi sera fait le troisième.
Y a-t-il plus de choses à ne pas voir qu'à bien voir ? La paille dans l'oeil du voisin vaut bien la poutre
qui nous barre la vue. L'âge venant, j'élimine en pleurant souvent de joie. J'ai la larme facile quand
c'est trop beau. Mais, entre autres, je ris jaune devant ces peccadilles, ce comble d'insignifiance
capable d'enrayer l'inquantifiable popularité soulevée par le Drac.
Qu'en pensez-vous ?

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