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Raymond
Domenheh : le monde s'écroule... |
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Charles
de Gaulle : la nation renaît... |
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Christine
Boutin : le sacrifice pour la nation... |
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Jacques
Dutronc : le monde est un cactus |
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Vanessa
Paradis : un "doux" cactus... |
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- J'sais pas pour où commencer. Y a trois trucs qui me turlupinent.
- Ah ? Lesquels ?
- Domenech, De Gaulle et Boutin.
- Tu parles d'un triptyque !
- Le premier personnifie la fin du monde. Le second, sa renaissance voici
tout juste
70 ans. La troisième, un pseudo-repentir exemplaire au profit
de la nation.
- Ouh là là ! Dans quelle galère tu t'embarques ?
- Je développe (sommairement car j'suis pas un érudit).
De profundis !
- 1/ Au foot, on ne fait pas dans la bagatelle. Tu gagnes ? T'es au
zénith. Tu perds ? T'es au fond du trou. La tronche du
sélectionneur Domenech est bien celle du mec qui voit le monde
s'écrouler. La culottée des Bleus contre le
Mexique (2-0) élimine dare-dare (ou presque) la France du Mondial 2010.
- T'es content ?
- Non, pas vraiment. Le foot, c'est pas mon oxygène. Les médias en font
leurs choux gras. Je ferais plutôt partie de ceux que ça gonfle. Mais
bon. Au niveau local, j'eusse préféré partager l'euphorie du
Sporting-Club Mondragonnais devant une victoire.
La guerre est finie !
- 2/ Perdre une
bataille ne signifie pas perdre la guerre. C'est toute la philosophie du
célèbre appel d'Outre-Manche du 18 juin 1940. On connaît la suite. Le
Général de Gaulle s'y est forgé une figure. La France aussi.
- Ben dis donc, te v'là patriotique, à c't'heure !
- Bof ! Pas plus que les autres. Mais quoi ! Le recul aidant, on mesure le
sens d'une vraie défaite, d'une vraie victoire.
Gros bras et gagne-petit
- 3/ Tous les
gagne-petit (dont je suis) apprécient les largesses de nos ministres qui,
acculés au sacrifice devant la rigueur étatique, abandonnent à la
nation une partie de leurs subsides.
- Ça t'intéresse vraiment ?
- Non. Mais j'me dis : quand une Boutin lâche un lest de 9 500 € par
mois, c'est
qu'il doit y avoir une sacrée réserve à côté ! Dans la foulée, six
autres auraient suivi l'exemple : Bachelot, Alliot-Marie, Bockel,
Devedjian, Mercier, de Raincourt...
- C'est bien, non ?
- Te fiche pas d'moi ! C'est un carnaval, tout ça ! J'appelle pas ça se
serrer la ceinture, mais plutôt se dégrafer en se forgeant une moralité
à bon compte. Il leur en restera toujours assez pour mener grand
train.
Salade de cactus
- Les Bleus se sont
noyés dans le jus d'agave, ce cactus mexicain dont on tire la tequila. Moi, j'me contente d'une salade
de cactus avec des figues qui ne se mangent même pas. J'ai ça sur
ma terrasse. Y a deux ans, j'ai mis dans un pot trois bouts de plante
grasse, couverts d'épines, cueillis au bord du Chazesac en Ardèche.
C'est devenu une galaxie délirante qui se couvre de plusieurs dizaine de
fleurs éphémères (ça fane en deux jours) pour se transformer en figues
(impérissables, elles). Fleurs et figues se côtoient, comme autant de
promesses inutiles... Quelle allégorie !
- Ah oui ?
- C'est l'emblème d'un monde éternellement meilleur... qui accouche
d'une souris, sape nos vocations, brasse les désillusions, rogne sur les
retraites, ne sait plus quoi faire des jeunes, maintient les vieux
schnocks à la tâche, sonde le trou abyssal de la sécu, loge dans des suites
royales des mecs même pas fichus de taper du pied correctement dans un
ballon, plume une Boutin pour quelques falbalas aux caisses de
retraite...
- Eh, eh, eh ! Du calme ! T'es pas un tantinet hors sujet, là ?
- Non. Et puisque TU NE LE VOIS PAS, j'peux t'mettre quelques points sur
les "i".
- Vraiment ?
- Oui. Mais j'n'ai rien dégoté chez Schubert. C'est Dutronc qui
illustre mon propos avec sa chanson "Le monde est un
cactus" (vidéo),
reprise plus tard par Vanessa Paradis (vidéo).
- Ça pique partout, en somme ?
- Exactement. Sauf pour les fêlés, dont je suis (à ma façon). Car je
lui parle tous les soirs, à mon cactus. Il m'écoute tandis que je
l'arrose. Mes pétunias en
sont jaloux !
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