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Humeur

Tu ne le vois pas ! - N° 14
Fleur de Cactus

Vendredi 18 juin 2010

Les Bleus vaincus noyés dans la tequila. Les échos rédempteurs du 18 Juin. 
Le rognage édifiant des subsides ministériels... Quoi d'autre encore ? 
Un monde piquant au sens hypocrite du terme, tel un cactus en fleur

Episodes précédents

      
  Raymond Domenheh : le monde s'écroule...
  
Charles de Gaulle : la nation renaît...
  
Christine Boutin  : le sacrifice pour la nation...
  
Jacques Dutronc : le monde est un cactus
Vanessa Paradis : un "doux" cactus... 

 

 

 

 

 

 

 


- J'sais pas pour où commencer. Y a trois trucs qui me turlupinent.
- Ah ? Lesquels ?
- Domenech, De Gaulle et Boutin.
- Tu parles d'un triptyque ! 
- Le premier personnifie la fin du monde. Le second, sa renaissance voici tout juste
70 ans. La troisième, un pseudo-repentir exemplaire au profit de la nation.
- Ouh là là ! Dans quelle galère tu t'embarques ? 
- Je développe (sommairement car j'suis pas un érudit). 

                                       De profundis ! 

- 1/ Au foot, on ne fait pas dans la bagatelle. Tu gagnes ? T'es au zénith. Tu perds ?  T'es au fond du trou. La tronche du sélectionneur Domenech est bien celle du mec qui voit le monde s'écrouler.
La culottée des Bleus contre le Mexique (2-0) élimine dare-dare (ou presque) la France du Mondial 2010.
- T'es content ?
- Non, pas vraiment. Le foot, c'est pas mon oxygène. Les médias en font leurs choux gras. Je ferais plutôt partie de ceux que ça gonfle. Mais bon. Au niveau local, j'eusse préféré partager l'euphorie du Sporting-Club Mondragonnais devant une victoire. 

                                       La guerre est finie !

- 2/ Perdre une bataille ne signifie pas perdre la guerre. C'est toute la philosophie du célèbre appel d'Outre-Manche du 18 juin 1940. On connaît la suite. Le Général de Gaulle s'y est forgé une figure. La France aussi. 
- Ben dis donc, te v'là patriotique, à c't'heure ! 
- Bof ! Pas plus que les autres. Mais quoi ! Le recul aidant, on mesure le sens d'une vraie défaite, d'une vraie victoire.

                                          Gros bras et gagne-petit 

- 3/ Tous les gagne-petit (dont je suis) apprécient les largesses de nos ministres qui, acculés au sacrifice devant la rigueur étatique, abandonnent à la nation une partie de leurs subsides.
- Ça t'intéresse vraiment ?
- Non. Mais j'me dis : quand une Boutin lâche un lest de 9 500 € par mois, c'est qu'il doit y avoir une sacrée réserve à côté ! Dans la foulée, six autres auraient suivi l'exemple : Bachelot, Alliot-Marie, Bockel, Devedjian, Mercier, de Raincourt... 
- C'est bien, non ?
- Te fiche pas d'moi ! C'est un carnaval, tout ça ! J'appelle pas ça se serrer la ceinture, mais plutôt se dégrafer en se forgeant une moralité à bon compte. Il leur en restera toujours assez pour mener grand train. 

                                           Salade de cactus 

- Les Bleus se sont noyés dans le jus d'agave, ce cactus mexicain dont on tire la tequila. Moi, j'me contente d'une salade de cactus avec des figues qui ne se mangent même pas. J'ai ça sur ma terrasse. Y a deux ans, j'ai mis dans un pot trois bouts de plante grasse, couverts d'épines, cueillis au bord du Chazesac en Ardèche. C'est devenu une galaxie délirante qui se couvre de plusieurs dizaine de fleurs éphémères (ça fane en deux jours) pour se transformer en figues (impérissables, elles). Fleurs et figues se côtoient, comme autant de promesses inutiles... Quelle allégorie !
- Ah oui ?
- C'est l'emblème d'un monde éternellement meilleur... qui accouche d'une souris, sape nos vocations, brasse les désillusions, rogne sur les retraites, ne sait plus quoi faire des jeunes, maintient les vieux schnocks à la tâche, sonde le trou abyssal de la sécu, loge dans des suites royales des mecs même pas fichus de taper du pied correctement dans un ballon, plume une Boutin pour quelques falbalas aux caisses de retraite...  
- Eh, eh, eh ! Du calme ! T'es pas un tantinet hors sujet, là ?
- Non. Et puisque TU NE LE VOIS PAS, j'peux t'mettre quelques points sur les "i". 
- Vraiment ?
- Oui. Mais j'n'ai rien dégoté chez Schubert. C'est Dutronc qui illustre mon propos avec sa chanson
"Le monde est un cactus" (vidéo), reprise plus tard par Vanessa Paradis (vidéo)
- Ça pique partout, en somme ?
- Exactement. Sauf pour les fêlés, dont je suis (à ma façon). Car je lui parle tous les soirs, à mon cactus. Il m'écoute tandis que je l'arrose. Mes pétunias en sont jaloux ! 

 
   
C'est mon cactus chéri. Couvert de fleurs et  de figues inutiles. 
Comme autant de fausses promesses qui gèrent ce bas monde.
Vidéo Jacques Dutronc    Vidéo Vanessa Paradis 

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